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Devil Inside de Satoshi ÔBE et Ryô OGAWA

Devil Inside

S’il y a bien des genres que je n’aime qu’en manga, ce sont bien les thrillers psychologiques, surtout si on le couple avec le genre polar. Sur le papier Devil Inside avait tout pour plaire, surtout lorsque l’on compare à une série comme Death Note. Mais maintenant que l’histoire est terminée, est-ce que ça valait le coup ?

Synopsis

Yûki Ôgawara, un redoutable tueur en série que la police n’a pu mettre sous les verrous qu’avec l’aide de Jun, un lycéen surdoué et détective amateur, s’évade pour prendre sa revanche sur le jeune homme. Mais ce dernier est hanté par d’autres démons, au sein de sa famille et de lui-même. Tout converge lors d’une nuit d’horreur au manoir familial qui verra la naissance d’un monstre hors du commun ! Plongez dans un thriller cérébral où s’affrontent le bien et le mal dans un duel diabolique !

Avis

Comme dit en introduction, Devil Inside avait tout pour me plaire et ce n’est pas le premier tome qui allait me contredire. En effet, même si celui-ci n’avait pas lieu d’être comparé à l’oeuvre d’OBA et OBATA, il ne disposait pas moins de qualités propres. Parmi elles, une narration centrée sur les différents personnages, plutôt bien amenée. En effet, chaque chapitre était consacré à un personnage, ce qui permettait au lecteur de comprendre l’histoire et de la voir avancer grâce à un point de vue différent. De plus, en lisant les pages, on pouvait ressentir une tension plutôt malsaine mais qui ne mettait pas mal à l’aise, en tout cas, juste ce qu’il me fallait pour me tenir en haleine, surtout lorsqu’est venu l’élément perturbateur du récit. Puis, à la fin du premier tome, Devil Inside avait définitivement obtenu ma confiance en me promettant le début du fameux combat psychologique (d’où le faible lien avec Death Note) dans le tome suivant. Maintenant une petite parenthèse :

Peut-être que certains d’entre-vous, en lisant ces lignes se diront : “ Oui, tu dis ça, mais ce tome-là, tu l’as reçu en SP donc tu es obligé d’en dire du bien !” Alors, oui, j’ai effectivement reçu le premier tome en SP et à ma connaissance, personne ne m’a dit que j’étais obligé d’en dire du bien. Ensuite, c’est surtout ce que je pense réellement du premier tome, et croyez-moi, si je n’avais pas aimé, je n’aurais volontairement pas acheté la suite. Maintenant que cette parenthèse est terminée, il est justement temps de parler de la suite.

Vous l’aurez compris, avant de lire les premières pages de ce deuxième tome, j’avais envie de voir ce fameux duel et de ressentir à nouveau l'ambiance du tome précédent, mais à mon sens, c’est à ce moment-là que les ennuis commencent :
Pour être honnête, je ne sais pas combien temps à passer entre la publication des deux premiers tomes au Japon, mais j’imagine qu’il y a dû avoir pas mal de changement. Pour une raison que j’ignore, l’auteur accumule ici pas mal d’erreur. D’abord, il choisit d’intégrer comme ça, d’un coup, un personnage comique, un fantôme capable de discuter avec Jun et qui n’hésite pas à le taquiner. D’une part, cela casse l’ambiance tendue qui avait été amenée. D’autre part, même si l’on comprend qui est le personnage et d’où il vient, le fait que Jun puisse voir les fantômes vient comme un cheveux sur la soupe, puisque ce n’était pas mentionné dans le tome précédent. (Et j’ai vérifié pour bien m’en assurer) Mais si le problème n’était qu’un personnage maladroit, je pourrais passer outre, mais quand le récit ne tient pas ses promesses par contre c’est une autre histoire…

Pourtant, tout cela commençait bien, le récit nous présente calmement la nouvelle adversaire de Jun en nous expliquant son passé, son lien avec le tome précédent et sa capacité hors du commun. On se dit que c’est un adversaire à la taille de Jun et que le combat risque d’être intéressant… Eh bien… Non en fait : Le récit nous fait très vite comprendre que ce nouveau personnage ne fait absolument pas le poids face au protagoniste. Jun règle ça en deux coups de cuillère à pot et on passe à la suite, au revoir le fameux duel psychologique que l’on m’avait tant vendu.
Après ça, le titre continue alors sur sa lancée, mais en corrigeant pas ses erreurs. Pour faire un simple, de nouveaux personnages étranges apparaissent, tout en nous promettant d’autres duels. Des promesses qui elles aussi ne sont pas tenues et de façon encore plus expéditive. Le combat commence, on tourne la page, c’est fini. Dommage…  Et ce n’est pas le dernier tier qui va arranger les choses…

Le troisième tome étant le dernier, celui-ci a le devoir clore cette histoire et de nous expliquer ce qui ne l’avait pas encore été. Ce qu’il fait, plutôt correctement dans l’ensemble, mais avec quelques maladresses qui font qu’on a du mal à y croire. Pour rappel, ce tome doit clore, ce qu’il s’est réellement passé lors du massacre du premier tome et la cavale de Jun suite à ces événements.
Pour cette dernière, la tension arrive très bien à s’installer et on comprend rapidement que cela risque d’être tendu pour Jun. Malgré un retournement de veste un peu bateau, nous avons le droit à un combat, là encore expéditif, certes, mais bien moins que dans le tome précédent. C’est certainement la partie que j’ai préférée, malgré encore une fois, quelques grosses maladresses et le fait que l’on a l’impression d’être dans un cycle sans fin.
Pour la partie concernant le massacre, c’est là où j’ai vraiment le plus de mal. En fait, le tome tient sa promesse de nous raconter ce qu’il s’est vraiment passé ce soir-là tout autant qu’il répond à d’autres questions. Mais pour moi, le souci, c’est qu’à ce moment-là, le récit bascule complètement dans le fantastique, tellement que j’ai trouvé ça beaucoup trop gros. Trop facile ? Je ne sais pas. Parce qu’à partir du moment où tu introduis du fantastique dans un monde “réel”, il ne faut pas trop en abuser au risque de “casser” quelque chose dans le récit. Malheureusement, je pense que ce qu’il s’est passé avec Devil Inside et c’est dommage…

C’est dommage parce que le titre avait une bonne situation de départ avec un juste dosage qui permettait, malgré des défauts visibles, d’apprécier le récit. D’autant plus que cette histoire était accompagnée d’un graphisme vraiment loin d’être hideux qui servait le récit. La narration utilisée dans le premier tome était plutôt bonne et le deuxième lançait pas mal de bonnes idées trop vite expédiées et mal exploitées, pour finalement exploser en vol lors de l’atterrissage avec le dernier tome.

Pour résumer rapidement, Devil Inside est pour moi, une déception, un peu comme un repas avec une bonne entrée, puis un plat principal et un dessert plus que médiocres. M’attendais-je à lire une oeuvre dans la lignée de Death Note, plus vraiment. On peut pas vraiment dire que ce soit la faute de l’éditeur, même s’il est vrai que c’est un peu trompeur. Devil Inside, c’est un bon potentiel gâché par des maladresses et un surdosage de fantastique. Dommage.

Disponible aux éditions Komikku



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